dimanche 30 novembre 2008

Le travail des CE2 des Bleuets: collages et écriture





Les élèves de CE2 de l'école des Bleuets ont inventé des collages à partir d'illustrations d'albums, ensuite ils ont écrit ce que leur évoquent les paysages obtenus :


En Italie, quand il y avait la guerre, tous les villageois venaient au château.
Maxime

Le bateau a coulé le matin à 6 heures. La reine a dit : « Qui c’est ? » et les oiseaux ont parlé.
Cynthia

Dans un village Théo et Paul sont invités le soir chez les voisins. Ils partent à 20h30. À 20h30 ils sont arrivés ce sont des magiciens ! « Bonjour Luc et Louna ! »
Hugo

Au pôle Nord un bateau coule un soir de calme plat. C’est à cause du monstre.
Matthieu

Dans le château du roi Pétaradi, l’ogre a des prisonniers.
Le jour où le maximonstre arriva il trouva une pierre molle et mourut.
Khardiata

Dans la forêt des maximonstres y a-t-il un minimonstre ? Oui, il est sous les arbres. Et il s’appelle Max.
Thibault

Au Japon pendant la guerre avec les pouvoirs du démon. Ran et le démon vont au pays des merveilles.
Théo


La petite princesse était sur son balcon, elle entendit un bruit. Elle alla voir dehors. Elle ne vit rien, elle se retourna et l’ogre l’attrapa pour aller chez lui la manger.
Mélanie

Dans la salle de combat, ce jour-là, l’ogre est venu prendre le petit garçon.
Islam

Dans la montagne en couleurs, la chatte peut voir la montagne magique. Comment peut-elle retrouver le chemin ?
Abir

En Martinique, quand j’avais huit ans, le ciel a grondé, il y a eu un énorme papillon qui a montré la route à une jeune fille pour la mener à l’enchanteresse.
Jessy

En Algérie, un pays très très chaud, l’année de ses douze ans, Aladdin cherche une princesse. Il essaie de trouver la princesse en tapis volant ou avec son ami l’ours.
Louna

Sur la planète Terre, tous les jours, le monstre effrayant faisait peur à tout le monde avec une prise de karaté.
Kévin

Dans le château fort il y a une jolie princesse qui a peur du loup.
Océane

Au bord de la Mer Rouge, au Moyen-Âge, un ogre voulait se marier avec l’enfant qui se transforme en dragon.
Killian

Dans la forêt, dans la journée, le maximonstre fait peur aux autres en criant « Ouh ! ».
Valentin

Dans une région chinoise, dans la forêt, Max veut manger les gens qui passent.
Brice

Dans la forêt, le jour où on se déguise, Poucette se demande comment faire pour se marier.
Marion

dimanche 23 novembre 2008

Café littéraire: échos d'une rencontre




Alors ça y est, après les heures de préparation en classe avec Mme Prodhomme et de lecture , les CM2 ont rencontré Vincent Cuvellier. La salle du café littéraire était remplie, un public de tous âges était au rendez-vous, certains étaient venus de Rennes pour l'occasion.
Vincent Cuvellier bouge sans cesse, il est difficile à photographier: il est toujours flou . A l'école, il était au fond à droite , près de la fenêtre et du radiateur. Il s'ennuyait tout le temps, excepté pour les rédactions.("Moi aussi dit ma petite voisine, c'est ma place mais je travaille bien!"). Il a redoublé sa sixième et sa cinquième, il aime écrire, il aime marcher, il est allé à pied de Sarlat à Brest. Pendant la rencontre, il a lu un extrait de Jean-Débile Monchon et c'était drôle. Le rencontrer, c'est aussi se rendre compte que, même si c'est dur à l'école, on doit prendre confiance en soi pour faire des choses très personnelles. Tout le monde a droit à la lecture et à l'écriture.
Prochainement sur le blog, les CM2 publieront leur compte-rendu de cette rencontre avec un auteur qui sait les embarquer dans ses histoires et dont la voix reflète l'écriture.


vendredi 21 novembre 2008

Collecte de mots avant le café littéraire



Vincent Cuvellier a dit:
salut tout le monde.... alors comme ça, vous allez au café, à votre age? bon, littéraire, d'accord...
on pourra causer, alors, et même dire des gros mots, parce que moi, j'en écris, et en plus j'arrête pas d'en dire! d'ailleurs, j'ai une question à vous poser, vous pouvez commencer à réfléchir dessus:
"les gros mots, pourquoi ça existe? pourquoi on a pas assez juste avec les autres mots, les mots normaux? pourquoi un mot devient un jour un gros mot?"
Méditez, les enfants, les gosses, les gamins, les mioches, les marmots, les gônes, les minots, les Ti-Zef, les ketjes, en un mot: les mômes.

Les CM2 ont pris le stylo et le clavier pour répondre à Vincent Cuvellier:


A quoi servent les gros mots ?

A être méchant –quand on est énervé- ça part tout seul… Mais j’essaie de faire attention !
C’est le contraire des mots gentils. Ils se retiennent plus facilement que les beaux mots.
Plus on en dira, plus ils deviendront des mots ordinaires. C’est pas avec des gros mots qu’on va régler les problèmes.
Qui a inventé les gros mots ? « les adultes ». S’ils n’en disaient pas, on ne les connaîtrait pas !

Les mots rigolos : ouistiti, patapouf, zozo, cacahuète, cacatoès, zigoto, zinzin, foufou, boudin.
Les mots gentils : bonjour, câlinou, merci, bisou, charmant, chou, lapinou, p’tit bout, chaton, mimi, p’tit loup, ange, choupinet, amour, bébé, chéri, cœur.
Les mots méchants : vilain, méchant, affreux.
Les mots tristes : mort, accident, suicide, abandonné, cerceuil, pauvre, cimetière, chagrin, pleur, oubli, seul.
Les gros mots (à ne pas dire) : vachement = très ; co..ard = idiot ; m…de = mince ; ta g…le = tais-toi ; c’est ch…t = c’est énervant ; p..n = zut alors.
Les gros mots sont interdits à l’école !!

mercredi 19 novembre 2008

Café littéraire des CM2: Vincent Cuvellier

Les élèves de CM2 de l'école de la Chattière préparent le café littéraire qu'ils vont animer autour de l'auteur Vincent Cuvellier

Biographie de Vincent Cuvellier
Vincent Cuvellier est né à Brest en 1969. A l'école, il n'aimait que le français, surtout les rédactions. Il a quité l'école à seize ans et écrit son premier roman à dix-sept ans. Il a fait beaucoup de métiers: maquettiste, standardiste, vendeur et a suivi des cours de théâtre.
Il a écrit beaucoup de livres: romans et albums couronnés par de nombreux prix littéraires. Il vit à Nantes avec sa famille.

Ce que nous savons de l'oeuvre de Vincent Cuvellier
Les livres de Vincent Cuvellier sont drôles et parfois tristes . Dedans, il y a des gros mots. Je ne peux pas lire à haute voix: je ne dis pas de gros mots, mais je peux lire dans ma tête, ça ne me dérange pas.
Il y a aussi des mots familiers mais difficiles à comprendre ( comme les boches).
Mais les histoires sont super.



Ce que vous décrivez, c'est la différence entre ce qu'on dit et ce que l'on écrit: certaines phrases trouvent bien leur place dans un texte écrit, une poésie, une oeuvre littéraire, mais pas dans une conversation. C'est important de s'en rendre compte, l'écriture littéraire, c'est autre chose que simplement de la « parole écrite ». Sylvette

Les livres que nous avons lus:

La fugue
On a bien aimé, parce que c' est un roman d'aventures très bien: il est drôle mais il y a des mots compliqués,et des gros mots.

Vive la mariée
J'ai bien aimé, car c'est marrant et c'est bien.

La chauffeuse de bus
J'ai bien aimé, car au début de l'histoire il dit : « elle pue, elle est moche, elle a un gros pif ». Benjamin a peur de la chauffeuse de bus mais en fait elle est gentille.
On a bien aimé les livres de Vincent Cuvellier : La fugue , La chauffeuse de bus , Jean Débile Monchon et moi , Petit Barbare , Vive la mariée , Tu parles Charles , L'enfant qui grandissait parce qu'ils parlent de la vraie vie comme parlent les enfants, parfois avec des gros mots!

Résumé de « La fugue»
L'histoire se passe pendant la guerre 39-45 .
Deux enfants , Lucien et Maurice , orphelins , ne sont pas heureux .Quand ils se réveillent ,le 5 juin 1944 ,ils sont seuls dans l'orphelinat qui a été évacué .
Ils décident de partir à la recherche des résistants .Ils découvrent les joies de la
liberté ,et finissent par arriver sur une plage ... mais nous sommes le 6 juin 1944 !

Les personnages de l'histoire

Lucien
: c'est un garçon d'une dizaine d'années, brun avec les yeux marronTaille de police. Il vit dans un orphelinat en Normandie. Il est paresseux, curieux. Un jour de juin 1944,
il s'enfuit de l'orphelinat avec son copain Maurice ...
Maurice: c'est l'ami de Lucien, il a des cheveux roux et des yeux verts. Il est entêté
et courageux. C'est lui le « chef »
Bourrique: :c'est le surnom du surveillant de l'orphelinat. Il hurle tout le temps. Les enfants le détestent. Mais y aurait–il un rapport avec le commandant Félix ? C 'est aussi le nom du chien que les deux amis rencontrent sur leur chemin et qu'ils vont adopter.


Il faut savoir aussi que Mme Huvé est venue interroger les élèves et les photographier pendant qu'ils préparaient le café littéraire, son reportage va paraître dans la Chronique Républicaine jeudi.
Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous au Salon du Livre de Jeunesse à Fougères samedi 22 novembre à 17h.
Si vous êtes vraiment trop loin, rendez-vous les jours prochains sur ce blog ...

dimanche 16 novembre 2008

La littérature des enfants fait école

Le 15 novembre au théâtre du Vieux Colombier, quatre éditeurs invitaient celles et ceux qui s'y intéressent à réfléchir aux liens entre la littérature de jeunesse et l'école. Avec Christian Poslaniec dans le rôle de Martin-Réveil, une journée rondement menée dont on est reparti éclairé et renforcé dans la volonté de défendre l'accès du plus grand nombre à la littérature contemporaine et au livre. Quelques bribes:

Max Butlen (université de Cergy Pontoise, IUFM de Versailles): Il ne suffit pas de proposer de bons livres, le rapprochement spatial des livres n'abolit pas la distance à la culture et à l'écrit. Il importe de redéfinir les conditions du plaisir de lire qui relèvent à la fois de l'identification et du plaisir de la réflexion.

Claude Ponti: Lorsque j'écris pour les enfants, je ne me prive de rien comme sujet, mais on ne peut pas tout dire de la même façon aux adultes et aux enfants.

Pef: J'ai écrit Une si jolie poupée, Zappe la guerre ou Je m'appelle Adolphe pour que ça pète. Zappe la guerre existe parce que mon grand père est mort au front en pantalon rouge. Il y a des gens qui fabriquent des mines antipersonnelles cachées dans des jouets, on ne peut pas dire aux enfants que tout va bien, on ne peut pas dire qu'il y ait les enfants d'un côté et les adultes de l'autre.

Nadine Brun-Cosme : La question n'est pas de quoi l'on parle aux enfants, mais comment on en parle. Le mythe de l'enfance heureuse ne fonctionne pas, ce que nous écrivons doit donner de quoi tenir, rebondir.

François Place: L'écriture est du domaine de l'intime, les émotions de l'enfance y reviennent en puissance, elle entretient le goût du merveilleux, la porosité entre le réel et l'imaginaire ...l'auteur se retrouve aussi dans ce bonheur. On veut croire aux contes, on naît à nouveau à chaque livre. Chaque nouveau livre permet de dire que le monde est encore grand.

Pef : Je suis très ému par ce lieu, ce théâtre. Il y a cinquante ans, mon père travaillait au théâtre de la Ligue de l'Enseignement, le théâtre Récamier, tout près d'ici. Mon père s'est toujours battu pour l'éducation populaire, et cela a été mon école, tous ces pionniers de l'éducation populaire. Aujourd'hui on enlève 172 postes à la Ligue de l'Enseignement qui va disparaître du paysage. Le théâtre de papier que je construis avec mes livres , mon engagement , mon sens du rire, sont l'héritage des grandes ombres qui nous ont précédés.

Claude Ponti: A propos de la volonté de "donner de grands textes à étudier", il y a toujours un projet idéologique derrière un choix; le choix des parents de proposer à leurs enfants des textes conformes à leurs valeurs, le choix des enseignants de procurer à leurs élèves des textes qui les instruisent. Je m'inquiète de la volonté affichée de faire choisir les textes étudiés en classe par la représentation nationale.

Pef: J'ai toujours été ébloui par le fait qu'en train, le paysage s'arrête en même temps que le train. Je me demande aussi pourquoi les fenêtres ont des maisons...Un auteur ayant son propre ego utilise ses propres lego.

Claude Ponti: Je suis fils d'enseignant, et je sais que les enseignants transforment tout en matériel pédagogique: c'est leur nature, leur fonction, leur but, leur droit...je ne le leur dispute en aucun cas, que ce que je vois me plaise ou non. Il faut seulement que personne ne dise que j'écris des livres pédagogiques.

Nathalie Brisac et Claude Ponti: Un projet de musée des oeuvres d'enfants est en cours afin de conserver sur internet les oeuvre plastiques, chantées, dansées, théâtrales (...) des enfants qui tombent dans l'oubli ou passent carrément à la poubelle . Il s'agira d'un site internet pour l'organisation duquel nous aurons besoin de jurys et d'exposants, cela s'appellera Le Muse et on y trouvera une galerie d'oeuvres de Roland Topor.

Affaire à suivre ...

mardi 11 novembre 2008

Des contes et de la science pour novembre

Pour un moment d'écoute en classe, trois à cinq minutes, les contes du jour et de la nuit sont téléchargeables sur le site de France Musique. Des contes de la tradition ou des histoires d'auteurs contemporains (celui du 10 novembre est écrit par une classe de CM2!) posés sur un environnement musical de grande qualité. Il conviendra de les caler à l'avance car les liens comprennent les programmations de France Musique; ils peuvent servir de support à des moments de calme en cycle 3. On pourrait envisager de demander aux élèves de dessiner pendant ces intermèdes calmes. Le lien
Les éditions du Sorbier rééditent Histoires comme ça de Rudyard Kipling illustrées par May Angeli. On ne présente plus ces histoires de commencements inventées par RK et souvent étudiées en cycle 3 ; cette version "gros livre"de 356 pages dont la mise en page , la typographie et les illustrations font un bel objet complètera les collections de livres de poches souvent présentes dans les classes. Les gravures sur bois de May Angeli restent modernes, elles pourront inspirer un travail de gravure et de superposition de couleurs en classe (gravure sur matériau friable comme le Depron)


On avait adoré dans les classes le livre des Miam gloup etc à propos de la digestion, Gallimard jeunesse publie Le livre des hic, snif, atchoum, boum-boum de Steve Alton, Nick Sharratt et Jo Moore. Cette fois , le pop up ingénieux et coloré sert l'étude des systèmes respiratoire et sanguin. Avec des insertions, des surprises, des segments de texte à la fois courts, imagés et scientifiquement corrects. On attend l'avis des classes, mais cela semble prometteur, de la section de grands au CM.


Revoici Magali
Bonniol avec Tournicotte ( l'école des loisirs) , un album d'une quinzaine de pages dont le textes et les images constituent une unité cohérente, un univers complet. L'histoire est jolie et intéressante, elle évoque Pinocchio et quelques contes traditionnels tout en développant une forte originalité. J'ai beaucoup aimé le caractère moderne et coloré des illustrations. Cet album peut être présenté dès la moyenne section et proposé à la lecture en solo en cycle 2.

mercredi 5 novembre 2008

Nouveautés pour le comité de lecture




Arrivés aujourd'hui , ils sont disponibles au bureau pour les comités:



Monsieur Bout-de-bois de Julia Donaldson et Axel Scheffler (Gallimard jeunesse) : un album illustré par la dessinatrice du Gruffalo, une histoire conventionnelle qui permet de retrouver les codes et les indices des quatre saisons. Les aventures d'un bout de bois, de la moyenne section au CE1.




Elga et les jouets de bois, Claude Clément et Hélène Muller (Le Sorbier): un conte de la tradition venu de Sibérie qui résonne avec l'histoire de Cendrillon , odieuse marâtre et revanche de l'enfant maltraitée. Une fin heureuse sur les bords du fleuve Amour sans prince charmant mais avec une passerelle d'argent montant vers la lune...
Des illustrations au pastel, des teintes douces et de très beaux costumes, pour le cycle 3


L'entreprise, Alexia Delrieu et Sophie de Menthon, Clotilde Perrin ill. (Gallimard jeunesse): dans la série "Le monde d'aujourd'hui expliqué aux enfants, ce documentaire utilise la forme des questions/réponses pour clarifier la notion d'entreprise ; ce qu'on y fait, quelles formes elle revêt, ce qu'on peut faire dans un bureau , un atelier, ce que signifie être salarié. Avec quelques questions glissantes (Les "patrons" sont-ils gentils?), et quelques réponses délicates (Travailler est un choix, ce n'est pas obligatoire comme l'école; pourtant il faut gagner de l'argent pour vivre). Les questions de la retraite et du chômage sont évoquées, la fable de La Fontaine Le laboureur et ses enfants clôt le tout. Un ouvrage intéressant qui me semble pouvoir trouver sa place en
cycle 2.
Le site de l'illustratrice Clotilde Perrin vaut le détour et fourmille d'idées.




Chat caché ! de Ruth Brown (Gallimard jeunesse): la forme pop up au service d'illustrations pleines-pages très colorées pour cette histoire de deux souriceaux très british, Jo et Bo, vivant dans une demeure sinistre et poussiéreuse entourée de corbeaux. Pour la visite du manoir et la différence de points de vue entre les deux souriceaux, en cycle 2




Les chants de la lune noire d'Yves Bulteau (Seuil): voici le troisième tome de cette saga préhistorique . Elle a trouvé son lectorat dans quelques classes de CM2, j'attends les avis des élèves sur les nouvelles aventures de Feu hurleur et Fleur ciel.
Un commentaire d'Yves Bulteau à propos de son écriture copié sur le blog SAXAOUL:

"Pour moi, l'intérêt principal de ce livre réside effectivement dans le langage des hommes préhistoriques. Comment parlaient-ils? Que pensaient-ils? Il y a matière à réflexion... C'est un sujet original et une exemple de plus à donner à ceux (encore trop nombreux !) qui pensent que la littérature de jeunesse est de la sous-littérature, pauvre et sans intérêt."