lundi 30 décembre 2013

Reine et magicienne


 
 


Madame Chaise, nous rappelle que la chambre des petits est un royaume, ils en sont les souverains. Les objets vivent la vie secrète de sujets des enfants , Andersen nous l’a bien raconté dans Le vaillant soldat de plomb . La bergère et le ramoneur fait également vivre les objets pendant le sommeil ou l’absence des humains.

Dans Madame Chaise, Dorothée de Montfreid anime  un siège vert aux yeux écarquillés, des coussins, des livres, des poupées… une histoire simple de quelques boucles jusqu’à à l’arrivée de la petite fille dans sa chambre. Un album cartonné adapté aux petits dès leur arrivée à l’école qui permet de leur faire entendre une langue soutenue et enrichissante. Pas trop long, adapté aux situations collectives, il trouvera sa place en libre accès à la bibliothèque sans risque d’être abîmé. Un bon titre pour la bibliothèque d’une section de petits.

Madame Chaise, Dorothée de Montfreid, Loulou et compagnie pour l’école des loisirs, environ 10 €.

 

Le jour où j’ai perdu mes Super Pouvoirs, Michaël Escoffier et Kris di Giacomo. Il n’y a pas que les rois, il y a aussi les magiciens aux super pouvoirs comme l’héroïne de cet album, sorte de petite Fantômette (je sais, mes références datent un peu) ébouriffée et super dynamique. Elle sait voler (quand son papa la lance et la rattrape), faire disparaître des objets (spécialement des gâteaux), disparaître elle-même (sous son lit) … Bref, ses pouvoirs sont immenses et elle s’entraîne à les développer dans toutes sortes de situations hilarantes.

L’histoire des images, celle du texte, l’histoire qu’on raconte et celles qui sont reçues par chacun des auditeurs ou lecteurs… Un seul album transporte de nombreuses propositions, nous aidons nos élèves dès la maternelle chaque fois que nous les ouvrons à la diversité et au cheminement vers un sens partagé.
A l’école on utilise fréquemment l’album de Philippe Corentin L’Afrique de Zigomar pour illustrer la divergence Illustrations–texte et les effets de sens qui en découlent. Le jour où j’ai perdu mes Super Pouvoirs, avec son texte court et son point de vue enfantin, peut s’inscrire dans ce type de lecture dès la section de moyens mais la lecture doit en être bien accompagnée pour certains enfants qui accèdent difficilement au sens. L’humour tendre et  délicieux émanant de cette lecture n’est pas accessible à tous d’emblée, il mérite un petit détour par la reformulation dans le contexte d’une classe. Dans cette veine de lecture on pourra proposer également Mon chat le plus bête du monde de Gilles Bachelet à des élèves un peu plus grands ou bien accompagnés.

Le jour où j’ai perdu mes Super Pouvoirs, Mickaël Escoffier et Kris di Giacomo, kaleidoscope, 13,20 €